Wadi Rum

Ce désert du Sud de la Jordanie s'étend sur plus de cent kilomètres du Nord au Sud, des plaines de la Badia à la frontière avec l'Arabie Saoudite.

Depuis la Préhistoire, de nombreux puits et sources font la richesse du Wadi Rum ; les tribus thamoudéennes du Sud de l'Arabie, puis les Nabatéens, nomades d'Arabie occidentale qui s'installèrent au IVe siècle av. J.-C., laissèrent trace de leurs inscriptions dans le gré de la roche, caravanes, animaux, scènes de chasse... Durant l'Antiquité, on y trouvait des vignobles, des oliviers et des pins, quelques uns parsèment encore les flans des falaises.

La campagne du désert de 1917 et Lawrence d'Arabie, allié du peuple arabe contre les Turcs ottomans, sortirent le désert de sa torpeur et l'ouvrirent par la suite à l'ère du tourisme.

La magnifique vallée est aujourd'hui le territoire des Bédouins. Issus de clans de nomades, ils sont environ 5000 à vivre de sédentairement dans les villages de Rum, Diseh et Shakriyyeh. L'arrivée du tourisme a entraîné des changements et le mode de vie traditionnel tend à se perdre, les bédouins nomades ne seraient plus que 40000 et les priorités ont changé. Avant, il fallait s'occuper des chèvres et moutons, chercher inlassablement de l'eau, se contenter de manger peu... aujourd'hui, il faut satisfaire les attentes du touriste en quête d'expériences nouvelles. Quoiqu'il en soit, l'esprit bédouin reste le même, hospitalité et gentillesse sont maîtres mots, et c'est avec fierté et plaisir qu'ils accueillent chaque visiteur.

De toute évidence, le Wadi Rum mérite une halte... l'expérience du désert reste magique même si l'on croise des groupes aux points d'arrêts des différents sites.

Rien que pour la crête des siqs aux mille déclinaisons de rouge, des plus sombres aux plus claires, se détachant sur le ciel bleu azur, ses canyons et gorges, massifs montagneux et plaines immenses de cailloux ou dunes de sable rouge. Le décor impose sa majesté en silence et sa beauté dépouillée de tout artifice.

Grand moment de communion durant le spectacle du coucher de soleil. Chacun de nous se replie en son for intérieur et contemple religieusement le rite quotidien. Les teintes des montagnes, rochers, du sable se mêlent harmonieusement sous le rouge couchant. Au fur et à mesure que l'astre décline, les lointains filets nuageux s'embrasent et se meuvent délicatement dans l'immensité de la voûte céleste. La fraîcheur et l'obscurité tombent peu à peu... il est temps de rejoindre la tente où les Bédouins nous attendent avec un thé autour du feu. Chants, musique, battements des mains et éclats de rire accompagnent le dîner et ponctueront notre soirée au camp.

  

  L'esprit nomade du Bédouin n'est pas mort, sa vie simple et libre non plus.